SILVERSCREEN - travail en cours

2022-2023

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Préalablement, avec ma série Shubbiha Lahum, j’ai travaillé autour de la notion de perception de la réalité à travers nos sens comme canaux d’échanges avec le monde extérieur. Je m’interrogeais sur notre relative appréhension du réel, soumise aux informations captées par la vue et ses possibles altérations. Je dégradais volontairement la lisibilité de l’image, interpellant le regardeur•se sur les capacités lacunaires de sa vision.

Au sein de la résidence de la Villa Pérochon, je choisis de questionner notre rapport à l’Autre à travers des portraits. Je me demande si nous pouvons réellement nous rencontrer les uns les autres. Est-il possible d’appréhender l’Autre sans préjugé ? Peut-on découvrir un inconnu•e sans y projeter nos désirs, nos peurs ? Nos vécus ne nous empêchent-ils pas d’être neutre et absolument disponible pour pleinement rencontrer l’Autre ?

Pour tenter de saisir cette impossibilité de rencontre, je me nourrie des idées du philosophe Emmanuel Levinas chez qui le «visage» est le symbole de l’Autre tout entier.

En plus de la photographie, que je considère comme matière, je travaille les pratiques et moyens élargis du dessin. Je joue avec la transparence des supports, leur réflexion, mais aussi l’opacité du pastel ou l’oxydation des feuilles d’argent.

Les feuilles d’argent oxydées fonctionnent comme un vécu, transformées par le temps et les expériences de vie, les images de ces Autres s’en trouvent radicalement modifiées.

Avec les tirages sur papier translucide, j’expérimente autour de la transparence et la superposition suggérant la perception d’un visage à travers un premier.

De la même manière, j’utilise le verre, empêchant le regardeur•se de saisir pleinement le portrait, gêné par ses propres reflets.

A travers ces recherches, je m’interrroge sur la fiction que le regardeur•se projette sur de ces portraits d’inconnu•es.
Si la véritable rencontre sans a priori est impossible, ne reste t-il que la fiction après la mort ?

Silverscreen (titre provisoire de ce travail en cours) est aussi le nom des toiles actuellement utilisées dans les salles de cinéma sur lequel les films sont projetés.


une partie des œuvres a été réalisée à Niort dans le cadre de la résidence de la Villa Pérochon pendant les Rencontres de la jeune photographie internationale 2022

vues d'exposition, Rencontres de la jeune photographie internationale 2022, Niort

 

photographie, papier transparent, bois, peinture, papier gommé blanc

128x105cm et divers formats

pièce unique

 

feuilles d'argent
feuilles d'argent oxydées, photographie, papier
42x29,7cm
pièces uniques

 

sans titre, 2022
photographie, plaque de verre
90x70cm
édition 1/7

 

pastel, photographie, papier
formats variés
pièces uniques

 

sans titre, 2022
tirage argentique solarisé
formats variés

pièces uniques

revue de presse

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